Extraits de biographie
« …Te voilà confortablement assis, le livre entre les mains et tu te demandes ce que tu vas découvrir. Tu sais qui je suis parce que tu es mon fils, mon petit-fils, ma sœur, le mari de ma soeur, mon cousin, mon ami. Tu me connais à travers les moments particuliers que nous vivons ensemble, en tête à tête ou en comité plus large. Tu sais que j’aime la famille. Maintenant que je dispose de plus de temps, je voudrais partager avec toi ce que je sais de ceux qui m’ont précédé et que tu n’as pas eu la chance de connaître, ou dont tu as peu entendu parler… » MD2018
« … Ce matin, la mère ne se lève pas. Le papa est déjà parti travailler et ne reviendra qu’en toute fin de journée. Les frères et sœurs se préparent pour aller à l’école. Pas de bain, pas de douche, à peine une toilette de chat. Même en fouillant dans les placards, le petit déjeuner resterait très frugal, pas moyen de tomber sur une gourmandise oubliée, il y a bien des miettes sur la table maladroitement débarrassée la veille par les mains infantiles malhabiles. Les uns et les autres enfilent douloureusement les fripes qu’ils devront porter, salir, froisser, user, jour après jour dans l’attente du moment faste mais trop rare où la mère daignera laver le linge. La fillette dont je vous parle n’a pour choix que de serrer la cordelette rugueuse qui rappe ses doigts frêles pour maintenir la jupe trop large, au tombé improbable puisqu’il n’y a pas de ceinture qui lui soit dédiée… » MG2017
« …Mais, comme Papa me l’a raconté lui-même plusieurs fois, il ne reconnaissait pas ce père qui l’avait quitté lorsqu’il avait 1 an et qui revenait 4 ans après. D’ailleurs celui-ci n’avait-il pas le visage marqué par les faits de guerre dont il avait été témoin. Papa ne comprenait pas. Il jeta à son père : « T’es pas mon père ! » . Mémé C. essaya en vain de l’amadouer et de lui expliquer que c’était bien son père. Il résista et sans tarder, il s’empara d’un bout de ficelle qu’il noua à la queue d’une casserole, et sortit de la maison en traînant bruyamment derrière lui le récipient de métal qui retentissait, cabossé par les cailloux de la chaussée, dans un tintamarre que nul ne put ignorer. Papa était déterminé et gueulait à qui voulait l’entendre : « C’est pas mon papa, c’est pas mon papa ! ». Poursuivant son chemin, il arriva au village voisin jusqu’à la ferme des cousins, médusés d’apercevoir ce petit bout d’homme mu par la colère et la déception. » MD2018
Extraits d’écriture libre
« …Tu me parles du printemps et de la fonte des neiges, de la circulation qui sera meilleure, de la flore qui va rejaillir au pied des bâtiments. Dans les rues de la capitale, j’entends l’eau qui coule, invisible, sous les cloches de glaces qui fondent de l’intérieur. Quelle n’est pas ma surprise, un jour, de voir un de ces globes troué par les rayons du soleil. Je me penche et je découvre de jeunes tulipes en bouton ! La nature inventive a su précipiter la pousse de la flore sous des serres que l’homme n’a pas créées.. ». D2017
« …Presque jumelles, les fées se sont penchées sur nos berceaux avec malice. Dans mon cas, étaient-elles inspirées par Jiminy Cricket ? Elles ont saupoudré surtout une lourde quantité de conscience, de sérieux, d’implication et de volonté. Elles ont bien pensé à ajouter une part de rêverie et de sensibilité mais elles ont oublié une cuiller de poudre de perlimpinpin qui aurait pu alléger le tout… » V2017
« …La pluie me nettoie. La lumière prend sa source dans la terre où la végétation prend ses racines et puise son essentiel. Même sous les nuages gris en suspension, les prairies, les collines, les flancs des montagnes irradient de couleurs lumineuses. Nulle tristesse, nul spleen, nul atermoiement, la vitalité jaillit de la mère terre et fait bondir les ruisseaux, épanouir les fuchsias et rhododendrons, les iris jaunes sauvages et les arums en autant de magnifiques bouquets épars qui attirent le regard.
Est-il une mer si dense, léchant avec gourmandise la grève de sable si délicatement vivifiée par le vent ? Elle emplie la moindre anse, chatouille la rive herbeuse, taquine la falaise toisant les flots, défiant l’immensité de l’océan. La brume s’attarde sur les hauteurs, l’humidité s’affaisse mais ne stagne pas. La belle se pare de sa robe presque transparente ornée de dentelles pour draguer le rivage sous les yeux rêveurs des curieux. La magie opère, même sous la pluie, la fiancée est belle et l’on s’attarde pour l’admirer. Le cliché s’est ancré dans ma mémoire, il pourra ressortir de la boîte à souvenir pour évoquer la beauté… » Notes irlandaises, Jour 1, juin 2017